Papier peint Art Déco, club de jazz et Shalimar...
Chin chin !
Bienvenue dans l’univers Art Déco. Motif néo-boudoir imbibé de Shalimar.
Imaginez un décor de papier peint Art Déco des couleurs veloutées et enveloppantes mêlées de touches de nacre ou de dorure, à l’abri du tumulte. Les lumières sont douces et les teintes orangées. Il crée irrémédiablement un petit côté clandestin, club de jazz, paradis artificiels.
Né en France, pendant les années folles au sortir de la guerre vers 1910, l’Art Déco est un mouvement artistique qui veut faire table rase du passé et ré-enchanter le quotidien. La mode devient pratique, les gardes robes émotionnelles, le style c’est garçonne et Royal romance (qui est aussi le nom d’un cocktail).
Je vous donne la recette un peu plus loin.
Luxe et volupté
Le style art déco s’inspire directement du cubisme avec sa mécanique géométrique et dynamique tout en restant purement décoratif.
La décoration s’épure, comme les silhouettes s'affinent. La joie et la frivolité sont au rendez-vous et se parent de ferronnerie, de métal poli, de bois précieux et de cuirs foncés. Le papier peint Art déco c'est le chaud de la dorure sur des fonds de couleur profondes qui viennent réchauffer nos intérieurs.
Chic simple et élégant (souvent géométrique aussi) c’est la règle de trois du motif art déco.
Les motifs de papier peint viennent de la collection Art Deco
En architecture la déco Art Déco vient souligner les structures avec des éléments floraux, des frontons, des bas reliefs qui agrémentent les parties hautes.
En musique c’est le swing, le jazz, le foxtrot, le charleston, la java. C’est aussi l'époque de la construction du paquebot le France, ou celle des voyages en Orient Express.
Les style art déco conquiert le monde, il franchit les frontières.
Une balade architecturale pour inspiration.
Pour une expérience immersive et peut-être aussi pour vous inspirer voici une balade architecturale Art Déco parisienne. De la Samaritaine à X elle est à prendre dans un sens ou l’autre en 12 façades :
-
On commence par le 9 Av. Saint-Honoré d'Eylau 75016 qui date de 1929 avec sa façade lisse et dépouillée qui fait écho à la mode de l’époque et s’allège de son harnachement néoclassique.
-
12 min plus tard on est au Restaurant Prunier - 16 avenue Victor Hugo 75016.
Éclectiques mosaïques, c’est l’architecte Louis-Hyppolite Boileau à qui l’on doit cette façade Art déco en 1925. Classée monument historique, la façade en mosaïque constitue un langage de formes ou les traits s'enlacent et les dessins ne se reproduisent jamais, évoquant le caviar, le saumon… Redescendez via l’avenue Marceau. -
Vous arrivez au Théâtre des Champs Elysées, 15 avenue de Montaigne. Construit en 1913 par l’architecte belge Van de Velde qui fit appel aux frères Perret. Ces derniers provoquèrent d’ailleurs sa démission à force de le remettre en question. Ils déclarèrent entre autres ses plans inconstructibles. Le parti pris est monumental avec les bas reliefs de Bourdelle qui couronnent l’édifice et illustrent les arts du spectacle.
-
4 minutes plus loin, au 30 cours Albert 1er, se trouve un immeuble de 1926 signé Henri Sauvage. On y retrouve les ferronneries Art Déco avec les caractéristiques du style ses frontons, ses guirlandes florales et balcons en forme de coupe.
-
12 minutes plus tard après avoir traversé les Champs Elysées vous êtes au 14 rue du Colisée 75008 au bureau de Poste. Nous sommes en 1932, l’édifice ici frappe au contraire par sa richesse. Ocre, noire et doré sont les tons de ce décor tout en mosaïque et colonnes.
-
Ensuite c’est tout droit par la rue de Penthièvre et au bout de 15 minutes vous arrivez 34 Rue Pasquier 75008. C’est la Société financière française et coloniale qui fait construire cet immeuble en 1929 par Alex et Pierre Fournier. Et c’est le sculpteur Georges Saupique qui sculpte les bas reliefs incrustés de couleurs. C’est la célébration de l’empire colonial à travers la symbolique d’animaux exotiques comme l’éléphant ou le chameau.
-
3 minutes plus tard après avoir traversé le bd Haussmann, au 126 rue de Provence (75008). Cet immeuble d’une belle élégance construit en 1913 par l’architecte Henri Sauvage est destiné à l'ébéniste Louis Majorelle. Tout en métal et béton, l'édifice est parfaitement fonctionnel avec ses grandes baies vitrées qui inondent de lumière. Aux vitrines du rez -de -chaussée succèdent les salles d’exposition puis les bureaux.
-
10 minutes de marche plus loin, en descendant par la rue Auber, vous êtes au 31 bd des Italiens (75002) devant le superbe Palais du Hanovre. Contrairement à l’esprit Art Déco, on trouve ici des colonnes néo-classiques cannelées légèrement engagées dans la façade. Il s’agit de 18000m2 de bureaux pour banques et compagnies d’assurance. Les balcons sont en maçonnerie appuyés sur une succession de colonnettes.
-
On remonte un peu et 15 minutes plus tard on est aux Folies bergères, 30 rue Richer (75009) on peut y admirer la façade et son bas relief représentant une femme nue qui ondule dans des voiles et des vagues tout en courbes et mouvements fluides. C’est ici que Joséphine Baker, vêtue d’une simple ceinture de banane fit vibrer le tout Paris.
-
On continue plus bas et 7 minutes de marche on se retrouve devant Le Grand Rex.
Le Grand Rex est un modèle réduit du célèbre Radio City Music Hall de New York.
Les architectes qui s’en chargent sont spécialisés dans les « salles atmosphériques » de cités fantasmatiques. La grande salle est décorée d’une ville « méditerranéo-antique » en relief, située en plein air avec ses parois colorées restituant l'ambiance Art décodes villas de la « French Riviera ». La salle du Grand Rex ouvre ses portes au soir du 8 décembre 1932, en présence du pionnier du cinéma Louis Lumière. -
On redescend vers la Seine 20 bonnes minutes, pour s’arrêter au 43 rue Beaubourg (75004). Les immenses fenêtres sont polygonales, on y trouve les traditionnelles couleurs Art Déco que sont le bleu profond et le doré, agrémenté ici d’un rouge lit de vin fait de pierres et figurant des statues de pharaons. Les gardes corps sont en écaille et les consoles géométriques. L'entrée est également notable, avec ses bustes du dieu Hermès.
-
Toujours en direction de la Seine et quelques minutes plus tard on arrive à la Samaritaine. Ses bâtiments de style art nouveau et art déco sont l'œuvre des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage ; le magasin principal est inscrit au titre des monuments historiques Au tout début le lieu a été pensé comme "un petit commerce de nouveautés", on disait d’ailleurs : « À La Samaritaine ». Petit à petit Ernest Cognacq le propriétaire, qui donna aussi son nom au musée, s’est agrandi. Adoptant une architecture de métal et de verre, de nouvelles façades style Art nouveau voient le jour, des rotondes surmontées de coupoles polychromes sont construites, les parties métalliques sont peintes en « bleu canard » et les façades sont recouvertes de laves émaillées jaunes aux décors floraux. Pour l’époque le style est tapageur et très critiqué par les partisans d'une esthétique plus traditionnelle pour le cœur historique de Paris. Au fur et à mesure de la collaboration entre Jourdain et Sauvage et de l'évolution du projet, le style d'Henri Sauvage s'impose et on aboutit à un bâtiment Art déco doté de façades sobres en pierre avec les derniers étages en gradins.
Alors bien sûr il y a encore beaucoup d'autres bâtiments témoins de cette époque. Cela dit, ça fait déjà une belle balade qui permet aussi de passer de quartier en quartier et de voir différents aspects de la ville.
Vous en voulez encore ?
Une fois votre papier peint art déco posé, alors qu’il rivalise à la lumière avec vos meubles en bois chaud sur fond de swing dégustez un Royal Romance dont voici la recette (pour une personnes) :
-
Se réalise au shaker
-
4 cl de Gin
-
2cl de triple sec (cointreau, grand marnier)
-
2 cl de jus de fruit de la passion
-
1 trait de sirop de grenadine
Le pouvoir du papier peint est de créer des émotions et des ambiances, créez les votres n’attendez pas. Inventez votre vie !
Bonus :
Josephine baker
https://www.youtube.com/watch?v=gRfrUdsL4Pk